Espacio femenino. Mujeres directoras del cine español
Même si beaucoup d’entre elles refusent la catégorie du genre pour aborder leur travail, l’espace politique conquis par le cinéma produit par des femmes s’affiche clairement sur la scène publique. Dans tout ça, la réalisation des femmes s’est vu soutenue par un bon nombre de festivals monographiques mais aussi par la création de CIMA, l’Association des femmes réalisatrices et des médias audiovisuels, qui sert de plateforme de visibilité et de positionnement politique afin de faire siennes les théories de l’appropriation.
Il est clair que la réalisation faite par des femmes présente une série de marques d’identité, qui se font sentir ensuite dans les programmes et les cycles : le grand pari de la réflexion des récits d’un point de vue féminin. Que ces réalisations veuillent raconter d’autres histoires, ou refléter d’autres mondes, indique que cette recherche d’identité partagée se révèle d’un grand intérêt pour le cinéma espagnol.
Ainsi, après le début de jeunes réalisatrices, on peut remarquer le travail de plusieurs femmes qui ont réussi à se faire une place parmi les créateurs du cinéma espagnol. Icíar Bollaín, Isabel Coixet, Gracia Querejeta, Patricia Ferreira et beaucoup d’autres présentent un travail de long durée où se reflètent beaucoup de leurs intérêts narratifs personnels, tout en réussissant la projection d’une image internationale qui identifie également le cinéma espagnol. Il y a dans ce programme Cosas que nunca te dije (1996) de Isabel Coixet, sa première « aventure » internationale qui caractérise une grand partie de son œuvre et Siete mesas de billar francés (2007) de Gracia Querejeta avec Maribel Verdú et Blanca Portillo, deux des comédiennes les plus intéressantes de notre panorama national.
Mais elles ont aussi permis, par la suite, l’arrivée d’autres réalisatrices de la génération suivante qui se sont incorporées à l’industrie avec d’autres histoires, influencés par d’autres références de création. Les deux réalisatrices proposées dans ce programme sont Mar Coll, un débutante qui a emporté le Prix Goya pour la meilleure réalisation novel avec son film Tres días con la familia (2009), et Paula Ortiz, qui s’introduit dans le milieu avec son long métrage, après une intéressante expérience comme réalisatrice de courts métrages, avec De tu ventana a la mía (2011) une histoire de trois voix féminines en trois épisodes différents de l’histoire espagnole.