Féminismes et décolonialité
L'Instituto Cervantes a le plaisir de vous inviter à cette quatrième session de la "Chaire de l'Instituto Cervantes de Rabat : Islam et femmes : discours, contre-discours et pratiques" qui sera modérée par les professeurs El Khamsi et Benlabbah. Le féminisme décolonial est défini comme un moment de la construction et de la production d'idées féministes, un moment contemporain qui renvoie à une période plus longue de production d'une voix subalterne, non hégémonique, qui a toujours été là sans parvenir à attirer l'attention au-delà du regard particularisant qui l'a chargée de spécificité et l'a donc disqualifiée en tant que pensée plus générale ayant des conséquences sur la manière d'interpréter l'oppression historique en termes de genre. Il s'agit donc d'un espace ouvert au dialogue et à la révision continue, un champ fertile auquel participent de nombreuses personnes engagées. Des personnes et des épistémologies qui ne se disent pas forcément féministes, ou qui ne veulent pas utiliser le terme décolonial et parlent plutôt en termes d'anticolonialité, d'anti-impérialisme, d'anticapitalisme, mais qui gardent néanmoins des objectifs communs de remise en question et d'opposition à une raison impériale raciste. C'est un moment qui implique également un retour vers le passé, qui a été écarté et dépouillé d'un certain niveau de légitimité historique épistémique. SIRIN ADLBI est une arabisante et une politologue titulaire d'un doctorat en études méditerranéennes internationales de l'Universidad Autónoma de Madrid, membre de l'équipe d'enseignants de l'International Summer School of Critical Islamic Thought de Grenade et de l'équipe de recherche TEIM-UAM. Entre 2008 et 2012, elle a été chercheuse et chargée de cours FPI au département d'études arabes de l'UAM. Elle est l'auteur de nombreux articles sur le féminisme, la colonialité, l'islamophobie et les révolutions arabes, et a été conférencière dans plus de 70 universités et centres de recherche renommés dans le monde. Elle a également été une collaboratrice régulière en tant qu'analyste politique dans plusieurs médias espagnols tels que R5, Cope, "El País" ou "El Mundo", entre autres. Elle est une activiste syro-espagnole qui s'oppose au régime d'Assad et mère de deux enfants. En 2011, elle a été choisie comme l'une des 100 personnes les plus influentes du monde ibéro-américain par "El País".
