Neurosciences et art 100 ans après Cajal.
Luis Miguel Martínez OteroSantiago Ramón y Cajal a été le premier à proposer comment la structure des connexions nerveuses entre l'œil et le cerveau pouvait soutenir les particularités de notre perception visuelle. De nombreux auteurs ont proposé qu’en voyant, en interprétant visuellement le monde, nous ne représentions pas fidèlement sa réalité. Au contraire, voir consiste à générer une prédiction sur ce que nous sommes en train de percevoir, une espèce d’illusion contrôlée, un récit subjectif et inconscient, produit encore plus de notre expérience préalable, de notre connaissance implicite du monde que celui de l’information sensorielle que nous recevons chaque instant. À partir de là, l'objectif de cette conférence serait double : d'une part, nous utiliserons comme intrigue le voyage physique et la transformation stylistique qu'El Greco a subi depuis sa Crète natale jusqu'à son arrivée à Tolède, pour discuter des fondements neurologiques de la perception visuelle humaine. D’autre part, et à partir de ces connaissances sur la perception visuelle, nous spéculerons sur le sens biologique de l’art et sur la construction subjective de la réalité.