Cela devait arriver. Certaines choses sont destinées à se rencontrer. Le grand Leonard Cohen admet qu'un jeune lui a donné des leçons de flamenco dans sa jeunesse, ce qui a eu une influence majeure sur son art.
Des années plus tard, le tout aussi grand Enrique Morente interprète des chansons de Cohen (« C'est comme si Ray Charles chantait une de mes chansons », dit le New-Yorkais), y compris la célèbre *Take This Waltz*. Il semble que le cercle soit bouclé, mais il manque les rockeurs. Et les voilà : Lagartija Nick, à Grenade, se lancent dans un « morenting » envers Morente (forme douce de harcèlement et de persistance dans les bars, ayant le chanteur comme unique cible) pour qu’il accepte de participer à un album commun, inspiré de Cohen et de Lorca, nommé *Omega*. Le grand *Omega* de 1996. Rock et flamenco, Grenade et Manhattan, et la généreuse ombre de Lorca en signe d'approbation.
C'est le testament d'un moment unique, raconté minutieusement par tous les participants, ainsi que par quelques témoins clés comme Estrella Morente, Raúl Alcover ou Borja Casani.