Hommage à José Luis Sampedro

«Le décor de mon enfance était Tanger, où j'ai vécu jusqu'à l'âge de douze ans. Tanger dans les années 1920 était une île prometteuse, un monde en marge, un monde d’exception. Une ville internationale dans laquelle tous les pays cohabitaient de manière égale. Nous, les enfants, arrivions à l'école avec des langues maternelles différentes, nous achetions des friandises dans des devises différentes, nous célébrions plusieurs fêtes nationales et même notre repos hebdomadaire était partagé entre les jours sacrés de trois religions... A Tanger, tout le monde vivait ensemble dans une société très permissive. J'ai un souvenir idéal de Tanger. "C'était un autre monde." Ce sont quelques mots que l'écrivain José Luis Sampedro a dédié à la ville de son enfance. À la ville et à l'esprit de tolérance qui ne l'a jamais abandonné. Il a dit un jour qu'il n'avait jamais quitté Tanger, que la ville et la vie jusqu'à ses treize ans avaient toujours vécu avec lui, en lui. Aujourd'hui, dix ans après sa mort, nous retrouvons sa mémoire dans un hommage qui aura lieu à l'Instituto Cervantes de Tanger. En compagnie de sa veuve et collaboratrice, Olga Lucas et du professeur, poète et écrivain José Manuel Lucía, nous consacrerons le 20 octobre à la mémoire de la vie, de l'œuvre et de la pensée de l'humaniste José Luis Sampedro. Un hommage sera rendu aux jeunes de l'école Ramón y Cajal. Et les étudiants de l'institut Severo Ochoa. Nous reviendrons dans les espaces de son enfance et de son adolescence, nous poserons une plaque dans son ancienne école. Et nous lui ferons une offrande dans sa propre rue à Tanger. La ville lui a récemment consacré une avenue en reconnaissance de son amour et de sa présence à Tanger. C'est une activité que nous partagerons avec les établissements d'enseignement public de cette ville et qui bénéficiera de la collaboration du ministère marocain de la Culture. Sa vie et son œuvre seront discutées, des paragraphes de son œuvre littéraire et de ses mémoires seront lus, et un documentaire sera projeté dans lequel Sampedro lui-même évoque ses années à Tanger.