Goya à Bordeaux. Goya reporter
Pour María Santos-Saínz, l'artiste Francisco de Goya, mort à Bordeaux en 1828, porte dans ses œuvres un regard politique, un regard de reporter. Pour cette journaliste, qui est également l'autrice d'un livre sur Albert Camus, journaliste, Goya est le précurseur du journalisme visuel. Dans son livre Le dernier Goya, María Santos nous rapproche de Goya le reporter. «Comme l'a dit Kapuscinksy, dans un océan d'images, le journaliste sait laquelle est la plus représentative d'un événement. Et Goya travaillait ainsi. Il fait des comptes rendus graphiques. Il se documente lui-même et, dans des œuvres telles que Les Désastres de la Guerre, il anticipe les éléments clés de l'iconographie de guerre. Et il entendait être neutre : il dénonçait la barbarie des deux camps ». Il dessine pour la première fois un bombardement civil, que l'on retrouvera plus tard dans le Guernica de Picasso. Il a également dénoncé le viol comme arme de guerre dans une image où une vieille femme défend une jeune femme d'un soldat qui tente de la violer. Il nous a laissé un traité graphique sur la violence, souligne la chercheuse.